Le 12 août 2024
Avertissement avant lecture : dans cet article je ne parle pas des capteurs empilés et semi-empilés, je ferai un autre article dans ces prochaines semaines.
L’obturateur c’est le système qui permet de contrôler le temps d’exposition de la surface sensible (capteur ou film) à la lumière. C’est-à-dire de contrôler la vitesse d’obturation.
Sur certains appareils l’obturateur est mécanique et d’autre électronique (parfois les deux technologies sont disponibles en même temps).
L’obturateur électronique
Tout d’abord, il n’est composé d’aucune pièce mécanique. L’image (la lumière) est recueillie par le capteur pendant le temps déterminé par l’opérateur (le photographe). Cette acquisition d’image est (le plus souvent) réalisé par balayage (ligne par ligne). Chaque ‘pixel’ ‘s’allume’ et ‘s’éteint’ au fur et à mesure en ‘ligne’. Le capteur ne peut enregistrer totalement l’image en une seule fois (sauf sur les toutes dernières technologies de capteurs empilés, mais les appareils sont encore rares).
Cette précision est importante car sur des sujets en mouvement à grandes vitesses, il y a donc une déformation de l’image (phénomène d’obturateur roulant : rolling shutter). Ces obturateurs électroniques ont aussi parfois des problème de banding (bandes) avec des lampes fluorescentes. La dernière difficulté est parfois de les synchroniser avec des flash électroniques. Mais bien entendu, la technologie avance à grands pas et dans quelques années quand vous lirez cet article, ces inconvénients ne seront certainement plus d’actualité.
Les avantages de l’obturateur électronique :
Pas de mécanique, donc pas d’usure, des chances de panne très faibles, pas de vibrations et des vitesses d’obturations très élevées, beaucoup plus qu’avec des obturateurs mécaniques. Mais à quoi bon, me direz-vous si l’on ne peut prendre en photo des objets se déplaçant à grande vitesse (sauf avec des capteurs empilés) ? Et bien, si vous êtes un amoureux des profondeurs de champs réduites avec des diaphragmes très ouverts, il se pourrait que par de belles journées ensoleillées vous ne puissiez pas utiliser votre beau Noctilux à F/ 0,95 sans être surexposé puisque votre obturateur mécanique ne va pas au-delà du 1/8000s (pour les plus performants) !!! Sans obturateur électronique impossible de prendre la photo.
L’obturateur mécanique est quant à lui bourré de mécanismes physiques. Il existe deux grandes familles d’obturateurs mécaniques, les obturateurs à plan focal (à rideaux ou lamelles) et les obturateurs centraux.
Dans les obturateurs à plan focal, on trouve des obturateurs avec des rideaux de toile (sur des vieux appareils photos) : ils sont limités en vitesse d’obturation (très peu de hautes vitesse et des basses vitesses pas toujours très justes). De plus, leurs toiles ont tendance à ce détendre et les mécanismes perdre de leur fiabilité dans le temps. On trouve également des obturateurs à rideaux à lamelles : plus fiables, plus rapides (jusqu’au 1/8000s), mais avec des vitesses de synchronisation flash peu élevées, rarement au delà de 1/250 s. Difficile pour prendre un athlète en salle aux jeux Olympiques par exemple.
Puis viennent enfin les obturateurs centraux ! Tels que ceux qui équipent la famille des Leica Q ou Fuji X100 par exemple. Ces obturateurs sont plus précis, engendrent moins de vibrations et sont plus discrets en terme de bruit au déclenchement (le son). Ils ont l’avantage de pouvoir avoir des vitesses de synchronisation flash très rapides, souvent à toutes les vitesses (par exemple jusqu’au 1/2000 s pour le Leica Q3), il est moins encombrant et donc réduit la taille et la masse des appareils photo, il permet un réarmement plus rapide (cadences de rafales améliorées sur les appareil argentiques). Ces obturateurs sont le plus souvent placés dans l’optique même.
Les inconvénients : plus onéreux et des vitesses d’obturations limitées par rapport aux rideaux à lamelle.
Conclusion
Donc tout d’abord :
1 – privilégiez un appareil photo avec obturateur mécanique et électronique (tout au moins en 2024, si vous n’avez pas les moyens d’un appareil à capteur empilé.
2 – si vous devez réalisez des photos de mouvements très rapides (sports, trains aviation…) privilégiez (en 2024) l’obturateur mécanique, si vous n’avez pas les moyens d’un capteur empilé.
3 – Si vous devez faire des photos statiques ou avec très peu de mouvement (objets, portraits, paysages) privilégiez l’obturateur électronique, votre matériel gagnera en longévité (toujours pareil si vous avez un appareil à capteur empilé, ne vous embêtez pas avec cela).
4 – Si vous devez photographier à des temps de poses très rapides au flash, je vous conseille des obturateurs mécaniques centraux 😉 (toujours pareil si vous avez un appareil à capteur empilé, ne vous embêtez pas avec cela).
Voilà, vous savez à peu près tout sur la différence entre obturateur électronique et mécanique.
Bien photographiquement
Yann MATHIAS
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