Le Ricoh GRIII en 2024 ?

Ricoh GRIII
Ricoh GRIII

Lundi 5 août 2024

Ricoh GRIII en 2024 oui, mais…

Je vous avais promis un retour et des tests sur mon achat du Ricoh GRIII. Pour rappel, j’avais acheté cet appareil pour la photo de rue et remplacer mon Leica Q3 dans certaines situations que je trouvais peu sûres. J’ai donc été séduit sur le papier par ce point and shoot (appareil pour viser et tirer). Malheureusement, je ne l’ai pas gardé.
Le but de cet article est de dire réellement ce que j’ai ressenti, ce n’est pas du dénigrement (bashing) mais juste un point de vue plus nuancé que ce que l’on peut lire, voir ou entendre parfois.

1 / Ses qualités

  • C’est un boîtier avec une qualité optique incroyable, c’est vraiment impressionnant pour un appareil de poche. Ce compact peut vraiment satisfaire les photographes les plus exigeants en terme de netteté et de piqué.
  • Son capteur Aps-c offre une très belle définition et une montée en bruit très douce jusqu’à 3200 iso (avec un 6400 Iso acceptable).
  • Sa compacité au quotidien, en voyages, en sorties familiales fait que l’on n’hésite pas à l’emporter. Il se faufile dans toutes les poches, un petit sac à main…bref, c’est vraiment l’appareil à la taille et au poids idéal (construction en magnésium). C’est l’appareil que l’on peut avoir tout le temps sur soi, c’est donc ma définition de l’appareil idéal, celui qui ne finit pas dans un placard.
  • Sa rapidité à l’allumage est fulgurante : vous êtes toujours prêt !
  • Sa grande discrétion : tant par son petit volume que par sa discrétion au déclenchement.
  • Ses 24 millions de pixels : certes cela peut paraître peut aujourd’hui, surtout pour un appareil de 28 mm (eq. 24×36) si l’on veut recadrer, mais c’est réellement idéal pour le post-traitement et le stockage. Cela permet de garder une très belle montée en sensibilité mais également d’avoir une sensation de profondeur de champs supérieure, ce qui est très intéressant en photo de rue.
  • Un mode macro incroyable

2 / Ses défauts (à mes yeux)

  • Je trouve que l’AF est vieillissant : il est dommage qu’il soit aussi lent et malheureusement peu précis. L’Af du Leica Q3 est bien plus véloce  et plus juste, ainsi que celui du Leica D-Lux 8 ! C’est-à-dire un compact zoom plus rapide et plus efficace qu’un appareil à optique fixe ! J’ai trouvé également l’AF suivi plus efficace sur le Leica D-Lux 8.
    Certes, on peut travailler avec une mise au point pré-déterminée, une pré-mise au point  (snap) et je comprends que cela puisse vraiment plaire aux photographes de rue. Sauf que je préfère réellement travailler avec l’échelles de profondeur de champ sur les optiques (Leica M ou Q) et voir d’un seul coup d’oeil où sera ma zone de netteté et la modifier d’un petit tour de bague de mise au point ou de diaphragme, sans être obligé d’aller dans un menu. On ne perd pas ainsi de temps et de facto le sujet et la photo.
  • Je pense qu’un écran orientable comme sur le Sony Rx100 VII ou le Leica Q3 aurait aussi dû faire son apparition avec la dernière version. Bien entendu, je peste que le Leica D-Lux 8 n’en n’ait pas.
  • L’écran actuel est vraiment d’une luminosité insuffisante en plein soleil, j’oserai même dire en plein jour, pour un appareil ne disposant pas de viseur électronique (EVF) ou optique c’est pratiquement impensable.
  • L’ergonomie des menus, des touches, des molettes est vraiment trop compliquée, c’est une vraie usine à gaz. Trop de complications ! Ceux qui me suivent le savent, je suis vraiment à la recherche de la simplicité et l’efficacité et il faut que l’appareil se fasse oublier, et là, l’expérience utilisateur n’est à mon avis pas au rendez-vous pour des gens comme moi.
  • La rafale est moins importante que sur le Leica D-Lux 8
  • Je me suis très vite lassé du filtre myst, le filtre ND était à mon avis bien plus pratique et bien plus utile.

Pour la façon dont je fais de la photo de rue (de façon amateur et très modestement) je me retrouvais donc en extérieur sans pouvoir viser en plein jour, quand je souhaitais être discret : devoir viser ‘au jugé’ sans écran orientable (j’aime composer mon image) donc cela ne me convenait pas. Quand je voulais changer les paramètres de prises de vues, il me fallait rentrer dans les menus quitter mon sujet de vu, l’instant était passé et la magie rompue (quel poète ! Rires). Donc, la photographie de rue que j’avais imaginée avec n’était pas celle qu’il me permettait.
J’ai donc choisis de le vendre car je ne cherchais pas un appareil de poche pour tous les jours, pour cela j’ai ce qu’il faut.

Après, il est vrai que je n’éprouvais aucun plaisir ´ergonomique’ à utiliser cet appareil photo, tout au moins pas plus que mon smartphone, je n’ai pas eu de véritable coup de cœur.

Je craquerai peut-être pour un GR4 s’il sort (un jour) avec un écran orientable ! et oui, c’est possible puisque Sony le fait avec son Sony RX100 VII

En conclusion, je pense que le GRIII HDF est le GRIII de trop ! la marque aurait peut-être dû attendre quelques mois et sortir un GRIV avec quelques avancées technologiques.
Quant au GRIII ‘classique’, je comprends qu’il séduise, il a beaucoup d’atouts et il aurait été surement un appareil que j’aurai gardé si je n’avais pas eu d’autres appareils photos pour le quotidien et le voyage. Mais je pense qu’en 2024, en dehors de l’effet mode, de sa cote de popularité, cela reste un appareil de plus 5 ans, presque 6 et cela se sent dans l’expérience utilisateur. Mais il est seul dans sa catégorie et il est donc incontournable à ce jour pour ceux qui veulent ce type de produit, s’ils en acceptent les inconvénients.

N’hésitez pas à aller voir d’autres testeurs, aller voir cet appareil en boutique et faites vous votre propre opinion.
Bon été ! 
Yann Mathias

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