Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de la technique du fond vert. Très utilisée au cinéma, en streaming et de plus en plus par le Youtubers, elle permet de réaliser des incrustations d’objets ou de personnes en post-production sur des fonds virtuels ou réels. Le but étant de faire disparaître le vert.
Cette technique est surtout utilisée pour des facilités de tournage et de coût. Le coût est moindre, par rapport à la fabrication de décors réels ou des tournages en extérieur avec beaucoup de techniciens, d’équipements et de transports. Ce fond est parfois bleu. Ce procédé existe depuis très longtemps (1940), et c’est ainsi qu’est réalisée la présentation de la météo à la télé depuis de nombreuses années.
Voici mes petits secrets pour réussir vos photos (ou vidéo) sur fond vert à la prise de vue.
- Le fond vert doit être fortement tendu et ne pas avoir de plis ou de marques (ou peint uniformément)
- L’éclairage du fond doit être uniforme. C’est à dire qu’il doit avoir son propre éclairage et être aussi bien éclairé au centre que sur les côtés. J’éclaire toujours mon fond vert de + 1 IL par rapport à mon sujet. Par exemple si ma cellule / flashmètre me donne f/5,6 1/60s pour mon sujet, j’éclaire mon fond vert pour obtenir une mesure de f/8 1/60s.
- Je place mon sujet (qui dispose lui aussi de son propre éclairage – réalisé en fonction du fond que je vais mettre en arrière plan) relativement loin du fond pour éviter d’avoir des ombres projetées sur ce dernier. Mon sujet ne porte pas de vert ou n’a pas de maquillage vert bien entendu.
- J’éclaire légèrement, en contre, mon sujet afin de bien le détacher du fond (à voir si cela correspond à l’effet souhaité).
- Je photographie en RAW (découvrir le cours sur le Raw)
Pour la vidéo, on n’oubliera pas les trackeurs pour le mouvement du décors en post-production.
Pour notre exemple, j’ai installé un fond vert pliant dans le studio (fond vert que je me sers pour des portraits), j’ai l’ai éclairé avec deux boîtes à lumière, éclairé le sujet avec un bol beauté et placé un éclairage en contre. Notre stagiaire de 3ème, Noé, nous aidait avec un réflecteur.
Puis vient le moment de la post-production.
- Je développe mes fichiers Raw dans un derawtiseur (personnellement j’utilise Lightroom). J’exporte ces fichiers en jpeg de bonne qualité (avec le moins de compression possible).
- Pour l’incrustation, j’utilise le logiciel Imerge Pro qui va sélectionner la couleur verte et l’enlever de l’image que je vais placer sur le fond que j’aurai choisi. Je travaille mon image pour faire en sorte que les couleurs soient accordées.
- J’exporte mon fichier en jpeg et si je veux revenir dessus, même une fois terminée dans plus jours, je peux enregistrer le projet.
Bien photographiquement.
© Yann MATHIAS (toutes reproductions interdites)