Je lis régulièrement sur les forums de belles empoignades entre les défenseurs du Raw et les défenseurs du Jpeg !
Raw en anglais signifie brut. C’est un format de fichier qui a la particularité de contenir toutes les données (luminosité, contraste, chromie…) enregistrées par le capteur de votre appareil photo numérique. Ces données sont inutilisables et non ‘visualisables’ directement, il ne s’agit pas d’une image mais d’un ensemble de donnés pouvant donner des milliers d’interprétations (rendus photographiques).
Il est nécessaire d’utiliser un logiciel spécifique pour développer les fichiers Raw ainsi que pour les convertir dans un format d’image utilisable pour la visualisation et l’impression (Jpeg, Tiff, Bmp, Png…)
Lorsque l’on ouvre un ‘dérawtiseur’ (logiciel pour traiter les fichiers Raw) ou bien que l’on visualise sur son écran d’appareil photo sa photo, il s’agit d’une interprétation et non du fichier Raw que l’on ne peut pas visualiser. Une photo ouverte sur le dérawtiseur Lightroom paraîtra différente d’une photo ouverte sur Capture One Pro et encore bien différente avec le logiciel ‘Aperçu’ d’Apple par exemples.
Photographier en Raw permet au photographe une plus grande liberté de traitement de l’image en post production), jusqu’à approcher la photo HDR (High Dynamic Range)* mais également de récupérer facilement des erreurs de prises de vues (sur ou sous-exposition, problèmes de colorimétrie…). Tout cela est pratiquement impossible en Jpeg ou en Tiff.
Le Raw offre une possibilité non négligeable, la cerise sur le gâteau, la possibilité de revenir au fichier original après modifications, ce qui n’est pas possible avec tous les autres formats. C’est-à-dire si votre correction ne vous plaît plus, à tout moment vous pourrez retirer vos corrections et revenir aux valeurs initiales. De plus, plus les années passent, plus les logiciels font des progrès de correction d’images. Certains fichiers réalisés au début des années 2000 avec un fort bruit de sensibilité peuvent être corrigés facilement aujourd’hui. Je conseille donc à tous ceux qui utilisent le Raw de bien conserver leurs fichiers, comme on conservait il y a quelques années les négatifs.
Chaque marque à son type de fichier Raw (.nef chez Nikon, .cr2 chez Canon…). Certaines marques ont des logiciels de développements propres (Nikon Capture Nx2, Canon Dpp…), mais il existe des logiciels plus universels tels que Lightroom de chez Adobe ou Capture One Pro. Ces logiciels permettent également de réaliser une photothèque avec classement et référencement des images par mots clefs.
Alors pourquoi faire du Jpeg me direz-vous ? parce que tout le monde ne souhaite pas corriger ou retoucher ses photos et passer du temps sur un ordinateur. La majorité des gens sont satisfaits des photos issues des appareils numériques actuels. Pour ceux-là, pas d’hésitation possible : jpeg.
J’ai donc comblé les plus perfectionnistes en leur conseillant le format RAW et la grande majorité des gens qui se contentent d’une photo directement prise par l’appareil, manque une catégorie : les entre-deux ! Ceux qui se contentent du jpeg boîtier, mais qui aiment bien rattraper parfois leurs petites erreurs (ou celle de l’appareil photo), à ceux là je leur dit : pas de panique ! vous avez la possibilité de programmer votre appareil photo sur Raw + Jpeg ! ainsi vous aurez les deux. Ceinture et bretelles 😉
*La photo HDR est une photo où l’on peut distinguer toutes les nuances des hautes et basses lumières. Le fichier Raw permet de se rapprocher de ce rendu pas le fichier Jpeg.
exemple :
Bien photographiquement !
© Yann MATHIAS (toutes reproductions interdites)